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Commençons par le Fonds GAV-AOC. Vous avez été porté à la tête de cette institution, il y a quelques mois à Abidjan. Quel est son rôle ?

Albin FELIHO : Merci pour l’intérêt porté à ma modeste personne et à ces différentes institutions que j'ai l'honneur de diriger. Le fait de me retrouver aujourd'hui à la tête de ces trois structures est quelque peu l'aboutissement d’un long cheminement personnel au cours duquel j'ai mené des combats pour atteindre des objectifs très précis, notamment dans la défense d'un certain nombre de valeurs cardinales où l’Homme doit prévaloir sur toute autre chose. Le Fonds de Garantie des Agences de Voyages de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (Fonds GAV-AOC) comme son nom l'indique, est un mécanisme de solidarité agissante au profit des agences de voyages africaines. Dans le monde de l’industrie du voyage, IATA impose une rigueur financière que bien souvent nos agences africaines ne peuvent assumer en l’état. Surtout lorsqu'on sait le peu d'engouement qu'ont les banques à accompagner les PME sur nos marchés. Au lieu de voir des agences de voyages seules face à leur destin devant la toute puissante IATA, les Africains ont réfléchi et ont trouvé l’idée géniale de créer une sorte de mutuelle qui permet de conjuguer leurs efforts. Ceci a des avantages indéniables pour les agences de voyages. Ces dernières sont à la fois garanties et couvertes par le Fonds et bénéficient de ressources additionnelles grâce aux intérêts générés par nos placements. C’est fort bien pensé ; c’est une institution multinationale exclusivement africaine qui se positionne dans 12 pays avec 117 agences de voyages.

S'agit il d'une organisation inspirée par des modèles qui existent sur le continent européen?

A.F.   On pourrait le croire, mais en réalité il s'agit d'une initiative africaine originale. IATA est une puissance institutionnelle à nul autre pareil et elle a des systèmes de garanties qu’elle impose aux agences de voyages désireuses de rentrer dans la profession. Je peux vous dire que le Fonds de garantie est unique au monde et on le doit au génie Africain. Je profite d’ailleurs pour rendre hommage à mes prédécesseurs qui ont travaillé à cela. C’est unique dans le système des agences de voyages ; c’est même envié !

Aujourd’hui, nous avons convenu de lui donner un nouveau souffle en procédant au renouvellement des membres des instances dirigeantes le 17 novembre dernier.

En quelque sorte, le Fonds GAV-AOC a pour rôle de garantir les agences de voyages africaines auprès de IATA ?

A.F.  Tout à fait. On vient en garantie ! S’il y a l’une de nos agences qui n’arrive pas à payer sa facture auprès de IATA, nous nous substituons à elle et nous payons en ces lieux et places, quitte à ce qu’en retour nous négocions avec l’agence et nous l’aidions à faire ses recouvrements. Pour y parvenir nous la " coachons" par l’intermédiaire d’une équipe qui est mise en place pour permettre un nouvel envol de notre adhérent momentanément en difficulté.

En conséquence, une agence qui n’est pas membre de votre Fonds de garantie pourrait avoir des handicaps sur le marché?

A.F.  Elle aurait plusieurs faiblesses :

  • tout d'abord, lorsque par extraordinaire il vous arrive d'être défaillant vis-à-vis des compagnies aériennes, la sanction est immédiate et vous la payez cash. On ne le souhaite pas, mais ce n’est pas impossible. En 72 heures, si vous n’êtes pas capable de mobiliser les sommes, vous êtes radié ! Or, si vous êtes membre de notre organisation, sans même payer IATA qui reconnait le bienfondé de notre fonds, nous sollicite pour l'envoi d'une lettre de confort qui permet à l’agence de ne pas être radié. Mieux, nous nous substituons à elle pour payer la facture en contentieux.
  • Ensuite, le montant que nous réclamons au titre des cotisations des membres est six fois inférieur à ce que réclamerait IATA. Il y a donc un intérêt stratégico-financier d'une part, et d'autre part cela assure la pérennité de nos agences.

A.F.  L’Association Internationale des Transporteurs Aériens gère et régule les différents modes de payement ou de remboursement des billets vendus ou non vendus. Une agence de voyages vend des sièges et obtient en contrepartie une rémunération. Elle reverse ensuite aux compagnies les sommes perçues auprès des clients. Par le système du BSP Link on mobilise des recettes au profit des compagnies aériennes. Pour vous permettre de vendre et d’avoir autant d’argent, vous devez montrer patte blanche et ça passe par des processus de professionnalisme, de compétences, de crédibilité avant d'être accrédité IATA. Le Fonds GAV-AOC est donc auprès de l'IATA un interlocuteur pour plus d'une centaine d’agences de Voyages africaines. Nous sommes à 120 agences, ça veut dire que nous avons 120 patrons, 1200 agents professionnels et nous sommes présents dans 12 pays d’Afrique de l'Ouest et du Centre.

En termes de poids financier, ça représente quoi ?

A.F.  Il faut compter à peu près 220 Milliards F CFA de volume de vente par an et 5 Milliards de FCfa de commissions annuelles. On occupe pour l’instant 50% du marché africain.

Vous venez de prendre la tête de cette institution, vous avez forcément des ambitions pour conduire ce Fonds un peu plus loin dans sa mission.

A.F.  Mes missions sont très précises ! À l’issue de ce renouvellement, nous avons hérité d’une feuille de route qui stipule très clairement, l’assainissement du Fonds et surtout le rétablissement de la confiance notamment auprès des membres et de nos partenaires (les banques, l'IATA et les compagnies aériennes). Au regard de ces deux missions principales, il y a de quoi à  faire. Les agences récalcitrantes qui ne sont pas en règle parmi nous, sont mises en demeure d’honorer leurs engagements. La procédure immédiate vise à nous assurer que nous sommes en parfaite sécurité juridique. Les agences membres qui devraient nous mettre en difficulté sont fortement invitées à se mettre à jour. À défaut, nous serons contraint de les sortir du FONDS.

Au-delà de la couverture des risques, nous sommes en perpétuelle évolution. Les NTIC sont aujourd’hui à un degré de praticabilité telle que les agences de voyages, si elles ne se renouvellent pas dans leurs façons d’être et même dans leur mode opératoire, elles risquent de disparaitre. Aux États-Unis, il n'est pratiquement plus besoin d’aller dans une agence de voyages ; et si rien n’est fait, ça va être également le cas en Afrique. J’ai là aussi  l'ambition profonde de mettre en ligne un réseau d’agences de voyages et on serait aussi compétitif que professionnel vis-à-vis des grandes enseignes américaines et européennes avec un taux de satisfaction appréciable de la clientèle et au niveau de leurs propres bénéfices. Nous devons saisir l’opportunité des NTICs pour appréhender ce marché captif. On ne permettrait pas que ces potentiels concurrents viennent accaparer le marché africain aussi facilement alors que nous avons du talent, de la compétence, du savoir-faire.

Maintenant, les délais jouent contre nous